mardi 11 décembre 2018

Fin de vie vue par les évêques. Revue et corrigée..

En tapant ces mots « Evêques et Fin de vie » sur un moteur de recherche, voilà ce qui peut vous arriver : DECLARATION du jeudi 22 mars 2018, intitulée « FIN DE VIE : OUI A L’URGENCE DE LA FRATERNITE » .https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/454305-fin-de-vie-oui-a-lurgence-de-fraternite/ .
Tombée dessus par hasard, même si cela date un peu, j’ai envie de réagir. Aucun lobby ne me soutient, j’y réponds sans aucune pression :



LETTRE OUVERTE                              Maison de la Conférence des évêques de France
                                                                         58 Av de Breteuil 75007 Paris

Messieurs les évêques de France,

Autrefois les médecins et les curés étaient les seuls à avoir mot à dire devant une grande souffrance. Le patraque lui, se contentait d’obéir aux ordres et de patienter, mais c’est du passé. Vous parlez de compassion... J’exprime aussi la mienne en respect pour tous ceux qui souffrent, sans oublier tous les enfants victimes d’abus sexuels... Notons que ceux qui oublient ainsi l’éthique quand ça les arrange, n’ont pas trop leur place dans un débat justement d’Ethique. Ceci dit, à propos des Soins Palliatifs, oui c’est une bonne invention pour tout le monde. Pour les soignants qui on le suppose, espèrent pouvoir en bénéficier si leur tour venait un jour, et qui ont un travail, en attendant, des plus humains on peut le dire, car demandant beaucoup d’empathie. Une bonne invention aussi pour tous les malades qui n’ayant pas d’autres choix, souhaitent ainsi apaiser au moins certaines de leurs souffrances. Malheureusement ce n’est pas garanti que le nombre de ces unités augmentera beaucoup ces prochaines années. L’argent étant le nerf de la guerre, cela pourrait même aller decrescendo. Enfin, de là à avancer que c’est à cause des carences en SP que certains réclament le Droit au suicide assisté ou à l’euthanasie, la marche est haute. Ce n’est pas pour cette raison qu’on est POUR le Droit à l’aide médicale à mourir (AMM) comme en Belgique ou pour le Droit au suicide assisté comme en Suisse ! En 2018 nous ne sommes pas au Moyen-âge. Avec notre niveau de culture, comment peut-on s’opposer à cette Liberté de l’individu en souffrances inapaisables à son ressenti ? Par quel tour de passe-passe votre assemblée de chefs ecclésiastiques se retrouve-t-elle en accord parfait avec l’ordre des médecins ? Avec tous ceux en bonne santé je suppose, qui se voudraient tout puissants face à mes souffrances? C’est la question que je me pose. Je croyais qu’on ne pouvait s’opposer à cette ultime liberté que par ignorance du sujet ou par intérêt, mais ce n’est pas votre cas ? Le malheur des uns en fait chanter beaucoup d’autres, mais pas vous ? Que seraient devenus les apôtres du Jésus de notre catéchisme?
Rapidement reprenons point par point votre déclaration :
1er point : « Revoir la loi serait faire preuve d’un manque de respect du travail législatif accompli et aussi envers les soignants impliqués… » ?? Mais qui doit s’inquiéter de qui, pour finir? Ce serait au souffrant de s’inquiéter pour ces pauvres députés, également au souffrant de s’inquiéter pour ses propre soignants gratifiés heureusement pour une profession qu’ils ont choisie ? Au souffrant dépendant de se résigner dans un silence consentant : Allez, faites donc ce que vous voudrez avec ma carcasse ... ! ? Ce ne serait pas le contraire plutôt ? Ne sont-ils pas là, députés, marchands de soins et soignants, avant tout pour entendre les attentes des souffrants et citoyens du XXIème siècle?
2ème point : En Suisse le suicide assisté, possible dans certains cas, n’est pas autorisé pour un simple état dépressif passager et la Suisse développe des plans de luttes pour ces derniers. Cela n’est pas contradictoire du tout ! D’autre part à la question « Qu’as-tu fait de ton frère ? » soyez-en sûrs : en Belgique, un docteur à qui on poserait la question serait moins gêné de répondre que certains dans
vos rangs pourraient l’être, en répondant à celle-ci « Qu’as-tu fait de mon fils ? » Je continue : le fait de répondre positivement à la supplique d’un souffrant qui vous a fait et vous refait une demande d’euthanasie n’a rien d’inhumain. Ce n’est pas anodin, mais cela reste Humain. Le mot TUER convient lorsqu’on enlève la vie à quelqu’un qui ne demandait qu’à vivre. Comme par exemple le jour de votre Saint Barthélémy : Entre 10 000 et 30 000 personnes ont été tués et massacrés en une seule journée, parce qu’ils protestaient contre certains de vos dogmes et sacrements. Rappelez-vous aussi l’Inquisition. Votre religion, elle, a bien commis des crimes ! Des meurtres, qui n’ont ABSOLUMENT rien à voir avec le geste du docteur Yves de Locht acceptant en Belgique d’euthanasier un curé qui était la première personne à le contacter pour cela !
3ème point : Le terme tuer n’a rien à faire ici non plus. De bonne foi on devrait le comprendre.
4ème point : Un délayage d’idées affreusement décousues, et vous y parlez de cohérence ! Celui qui l’aura pondu saura vendre un dentier à une poule je vous le dis. Tout soin différent devrait avoir lieu à la même adresse sinon il y aurait incohérence ? Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? Pour avoir un soin dans son pays on s’adresse là où il est prodigué, non ? Enfin vous y parlez …d’abandon prématuré au silence de la mort… Vous croyez vraiment qu’une personne souffrante, face à une mort douce demandée par elle-même et sur le point de lui être accordée pourrait se sentir «… abandonnée au silence de la mort… ? » Connaissant assez bien le sujet, vous m’excuserez, mais ici encore, soit vous rêvez, soit vous mentez.
5ème point: La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres on le sait. Mais en quoi cette liberté de laisser ainsi sa place à quelqu’un d’autre, aurait-elle un si grave revers ? Cela vous convenait mieux comme c’était avant-même la loi Clayes-Leonetti ? OK ? Mais à qui est-ce que cela convenait le mieux? Nous savons que moyennant une belle transaction couverte par un silence religieux, on peut parfois espérer obtenir ce qui est interdit par une loi. Mais est-ce là ce qu’on peut faire de mieux dans le domaine en 2018? Mieux pour qui? Pour celui qui reçoit l’oseille ou pour celui qui se sacrifie ? Un soignant ainsi récompensé serait alors moins choqué de voir ensuite son patient le planter là ? Avec une loi, moins de risque de mettre un zéro de trop sur mon chèque à cause d’une très grande fatigue. Ce serait trop triste ? Pour vous aussi ? Quant à parler de gestes traumatisants, pour cette aide humaine et encadrée comme elle l’est… Souciez-vous donc plutôt de certains gestes que vous avez couverts et qui sont Ô combien plus traumatisants. Tous sont-ils mis au grand jour ?
6ème point : Est-ce à vous de vous soucier du financement d’une telle mesure, laïque, si la loi était votée ? Aussi vous craignez ici que les gens soient déstabilisés au point de ne plus savoir s’ils devront continuer à vivre ou pas ? Un peu de sérieux quand même! Vous parlez pour finir de Fraternité. Oui, mais être fraternel cela suppose de respecter tous ceux que nous côtoyons. Y compris la personne qui, considérant que sa vie n’a absolument plus rien d’humain pour elle, déciderait d’y mettre fin. Or pour cela, en 2018, ne peut-elle pas espérer une aide médicale pour ne pas avoir à se jeter sous un train, se pendre dans son grenier ou foncer dans une voiture, peut-être la vôtre, arrivant en face ?
A vos réflexions.
Une de vos infidèles lectrices.

Faudra que je trouve mieux pour mon titre. La fin de vie des évêques...
Z

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